Polluants émergents : quels risques pour notre santé ?

Tout doucement, ils commencent à se faire connaître : les polluants émergents.
D’origines très diverses, ces substances chimiques s’accumulent partout autour de nous. Ni l’eau que nous consommons, ni l’air que nous respirons, ni notre nourriture ne sont épargnés. Or, selon nombre d’experts, l’omniprésence de ces contaminants pose de vraies questions en termes sanitaires.
Quels effets ces polluants émergents peuvent-ils produire sur nos organismes ?
Par quels moyens concrets peut-on s’en protéger ?
On fait le point pour vous.
Polluants émergents : des contaminants d’origines diverses
Les polluants émergents regroupent une grande diversité de composés chimiques. Des résidus de médicaments aux substances issues des nouvelles technologies en passant par les perturbateurs endocriniens et les microplastiques, ces contaminants s’immiscent dans notre quotidien par de multiples voies. Tour d’horizon des principales familles de polluants émergents
Les résidus médicamenteux, des polluants omniprésents dans l’eau
Antibiotiques, antidépresseurs, hormones contraceptives… Autant de substances dont on trouve de plus en plus de traces dans notre environnement.
La contamination provient de plusieurs sources :
- Rejets humains : lorsque nous absorbons des médicaments, notre organisme n’en utilise qu’une partie. Excrété dans les urines et les selles, le reste rejoint ensuite les eaux usées
- Déchets hospitaliers : paradoxalement, les établissements de santé constituent une source importante de contamination. Leurs effluents contiennent en effet des concentrations élevées de médicaments (antibiotiques, produits de chimiothérapie…).
- Élimination inappropriée : au lieu d’être rapportés en pharmacie, nombre de médicaments finissent malheureusement dans les toilettes, les éviers ou les poubelles. Bien que déconseillée, cette pratique reste courante, et elle contribue aussi à la pollution de nos ressources en eau.
- Industrie pharmaceutique : même si leurs rejets sont strictement contrôlés, les sites de production pharmaceutique constituent des sources potentielles de contamination.
- Élevage intensif : l’utilisation de produits vétérinaires (antibiotiques…) en élevage contribue massivement à la pollution des sols par le biais du fumier et du lisier.

Quelle que soit leur origine, une chose est sûre : la présence des polluants émergents ne cesse d’augmenter. Le problème majeur ? Nos stations d’épuration classiques ne permettent pas d’éliminer ces molécules complexes. Une bonne partie des résidus se retrouve donc dans les eaux de surface… et même potentiellement dans l’eau potable.
Or on sait déjà que ces substances modifient le développement des organismes aquatiques. Concernant la santé humaine, la science lève peu à peu le voile sur leurs potentiels impacts…
Les perturbateurs endocriniens : une menace silencieuse mais bien réelle
Parce qu’ils peuvent interférer avec notre système hormonal, les perturbateurs endocriniens font peser une menace pour notre santé. Problème : on les trouve partout. Dans les plastiques comme dans les cosmétiques, ou même dans certains additifs alimentaires.
Plusieurs travaux scientifiques ont déjà mis en évidence le rôle de ces substances dans l’augmentation de certaines pathologies. Facteur aggravant, leur capacité à agir même à très faibles doses ne fait aujourd’hui plus de doute.
Pesticides de nouvelle génération, des molécules sous haute surveillance
Bien que censés être plus respectueux de l’environnement, les pesticides « modernes » sont loin d’être inoffensifs… Dans une étude récente, l’ANSES s’inquiète d’ailleurs de leur omniprésence et de leurs effets potentiels.
De son côté, l’INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement) indique avoir identifié la présence de métabolites de pesticides dans près de 80 % des nappes phréatiques sur le territoire.
Des résultats qui invitent sérieusement à s’interroger quant à la qualité de notre eau potable…
Microplastiques, nanomatériaux et substances perfluorées : les « néocontaminants »
Microplastiques, l’invisible invasion
Des particules de moins de 5 mm qui contaminent l’ensemble du cycle de l’eau… C’est tout le problème des microplastiques.
Leurs origines sont multiples : dégradation du plastique, fibres synthétiques libérées lors du lavage des vêtements, résidus issus de peintures, usure des pneus…
Et les risques qu’ils induisent ont de quoi inquiéter, car ces particules franchissent facilement les barrières biologiques du corps humain. Si l’on en croit certains chercheurs, En s’accumulant dans l’organisme, ces microplastiques pourraient notamment être à l’origine de problèmes d’inflammation chronique.
Les nanomatériaux : quand l’infiniment petit inquiète
"Nanomatériaux", un nom un peu barbare pour désigner des particules 1000 fois plus fines qu’un cheveu. On les trouve dans de nombreux produits : cosmétiques, textiles intelligents, emballages alimentaires, matériaux de construction…
Problème : du fait de leurs dimensions très réduites, ils peuvent pénétrer profondément dans l’organisme, ce qui n’est pas sans entraîner de risques en termes sanitaires. Parmi les dangers évoqués, certains scientifiques évoquent une possibilité de passage de la barrière sang-cerveau, d’éventuelles perturbations du système immunitaire… Voire même des interactions avec l’ADN.
Prudence toutefois : dans leur grande majorité, les chercheurs insistent sur le fait que les incidences précises de ces substances sont encore mal comprises. Inutile donc de verser dans la paranoïa.
Les substances perfluorées
On connaît déjà les PFAS… Mais dans la famille des substances perfluorées, d’autres molécules inquiètent également le monde scientifique.
Issus d’une grande variété de produits (imperméabilisants, revêtements antiadhésifs, textiles techniques…), on retrouve ces contaminants partout dans l’environnement (sols, eaux de surface, eaux souterraines…)

Comment se protéger des risques liés aux polluants émergents ?
Pour contrer la menace liée aux polluants émergents, on peut agir à plusieurs niveaux : en adoptant des gestes préventifs au quotidien et en s’engageant collectivement pour faire évoluer les pratiques.
Actions individuelles : des gestes quotidiens pour réduire l’exposition aux substances nocives
Optimiser ses habitudes de consommation
Quelques actions faciles à mettre en œuvre :
- Privilégier les produits biologiques et locaux pour limiter l’exposition aux pesticides.
- Opter pour des contenants en verre ou en inox plutôt qu’en plastique.
- Choisir des cosmétiques et produits d’hygiène naturels, certifiés sans perturbateurs endocriniens.
- Aérer son logement régulièrement pour abaisser la concentration en polluants intérieurs.
- Lire attentivement les étiquettes et éviter les produits contenant des substances controversées.
Adopter une stratégie de filtration efficace pour son eau
La filtration de l’eau constitue une protection essentielle contre les polluants émergents. Plusieurs technologies complémentaires sont envisageables, selon les besoins identifiés.
- Les filtres au charbon actif, un système particulièrement efficace pour contrer les effets des résidus médicamenteux, des pesticides ou des composés organiques volatils.
- L’ultrafiltration, parfaite pour se protéger des risques liés aux microplastiques et aux colloïdes
- L’osmose inverse, sans doute la solution la plus complète et la plus efficace contre les polluants émergents
Passer aux technologies de traitement avancées
Si les stations d'épuration “classiques” peinent à éliminer les polluants émergents, des technologies prometteuses sont déjà employées dans quelques installations.
- Le traitement tertiaire avancé
Utilisée dans certaines stations, cette méthode permet de cibler spécifiquement les micropolluants. Trois dispositifs viennent compléter le cycle normal de traitement de l’eau :- la désinfection à l’ozonation
- le traitement par charbon actif
- l’oxydation avancée
- Les bioréacteurs à membrane (BRM)
Très efficaces lorsqu’ils sont utilisés en complément d’autres processus de filtration, les BRM permettent une optimisation du traitement biologique et une rétention accrue des micropolluants.
- Les zones de rejet végétalisées
Pour optimiser leur fonctionnement, certaines stations expérimentent des systèmes basés sur l’implantation de zones naturelles en sortie de traitement. Bassins plantés de roseaux et autres dispositifs de filtration par le sol contribuent à une épuration complémentaire des eaux traitées avant leur rejet dans le milieu naturel.
⇒ Des résultats encourageants !
La station d’épuration de Sophia Antipolis avance des taux d’élimination de plus de 80 % pour la plupart des micropolluants.Véritable précurseur en matière de traitement de l’eau, cette station est en France l’une des premières à avoir misé sur la combinaison de l’ozonation et du charbon actif. En Suisse, où la législation impose déjà le traitement des micropolluants, plusieurs stations équipées de ces technologies avancées affichent des performances similaires.

Face aux polluants émergents, la protection de notre santé exige une approche globale combinant solutions individuelles et collectives.
Si les technologies de traitement de l’eau offrent déjà des réponses concrètes, leur efficacité doit s’accompagner d’une évolution des pratiques industrielles et d’un renforcement de la réglementation… D’ici là, le principe de précaution s’impose. Il semble donc prudent de mettre en œuvre dès à présent tous les moyens permettant de réduire l’exposition à ces substances. Dans cette perspective, l’installation d’un système de filtration d’eau performant peut constituer une première étape constructive.
Envie d’en savoir plus quant aux solutions envisageables chez vous ? N’hésitez pas à nous contacter, nous sommes à votre écoute.